Voici une information qui n'en est pas une, ou comment mettre la panique à peu de frais.
"Plus de 6 millions de personnes boivent de l’eau contaminée !
Selon les données transmises par le Ministère de la Santé et compilées par l’ACRO, sur la période 2016-2017, l’eau potable de 268 communes, représentant 6,4 millions de personnes, est contaminée par le tritium. À de très nombreuses occurrences, les concentrations dépassent le bruit de fond naturel [1], jusqu’à atteindre 31 Becquerels/L en moyenne pour la ville de Châtellerault, en aval de la centrale nucléaire de Civaux."
Cela a fait la une de la presse en ce mois de juillet où les autres activités sont au ralenti.
Vous noterez que l’on ressort des mesures datant de 2016-2017 et qu’on en fait la publication à ce moment-là !
Alors il a fallu aller sur des réseaux sociaux, répondre à des amis qui s’inquiètent que tout ça n’avait pas grand effet, avec démonstration à l’appui.
Expliquer aussi que les installations nucléaires de base ont des autorisations de rejets d’effluents radioactifs et chimiques. Il est donc normal pour les installations du cycle d’avoir du tritium dans l’eau qui se déverse dans les rivières, les fleuves et les mers.
En principe, les exploitants nucléaires sont tenus de faire des mesures autour de leurs installations. Ces mesures doivent d’ailleurs figurer dans le rapport TSN (transparence en matière de sûreté nucléaire) exigible chaque année.
J’ai donc pris des hypothèses très pénalisantes pour faire des calculs d’impact.
Alors imaginons qu’une personne boive 2 litres d’eau du robinet par jour, tous les jours et pendant un an. Imaginons donc que ce coefficient soit trop minimisé selon toutes nos associations citées précédemment.
Prenons un facteur 10 (ce qui est énorme) en plus.
4,2 10-10 Sv/Bq
Partons d’une activité volumique de 50 Bq/L dans l’eau.
L’activité incorporée est égale à :
50 . 2 . 365 = 36 500 Bq
Calculons alors la dose efficace incorporée :
E = 36 500 . 4,2 10-10 = 0,00001533 Sv
Soit 15,33 µSv !
Ce qui représente deux à trois jours d’exposition naturelle, et en prenant un facteur 10 par rapport au coefficient réel !! C’est aussi l’exposition après avoir fumé DEUX cigarettes !
Les spécialistes apprécieront.
Et après le tritium, il y a eu un questionnement général sur le fait qu’EDF a stoppé les deux réacteurs de Golfech.
Les anti-nucléaires s’en sont donné à cœur joie.
J’ai quand même repris le texte de l’ASN :
Le fonctionnement des réacteurs nucléaires pendant les périodes de canicule est pris en compte dans leur démonstration de sûreté. Les températures considérées sont régulièrement réévaluées, notamment à l’occasion des réexamens périodiques, pour prendre en compte les évolutions climatiques.
Heureusement qu’il y avait un peu d’électricité pour faire tourner les climatiseurs. Le record de consommation électrique estivale a d’ailleurs été battu !
Notre équipe de clowns met à disposition son analyse du dernier arrêté dosimétrie du 26 juin 2019. Pour la retrouver, c'est par ici.
Vous pouvez retrouver le dernier document de formation relatif à la gestion du risque radon par ici.
Bonne lecture !