Juin 2021

Guide de l'IRPA sur la certification d'un expert en radioprotection

L’expert en radioprotection (RPE) est actuellement défini dans la législation européenne sur la radioprotection (Directive du Conseil 2013/59/EURATOM) comme une personne, ou si elle est prévue dans la législation nationale, un groupe de personnes ayant les connaissances, la formation et l’expérience nécessaires pour donner des conseils en radioprotection afin d’assurer une protection efficace des individus, dont la compétence à cet égard est reconnue par les autorités compétentes.
Le document dont nous parlons souligne comment le rôle de l’expert en radioprotection/expert qualifié est traité par différents pays dont voici la liste :
United States, United Kingdom, Canada, Slovenia, Netherlands, Spain, Australia, Italy, Germany.
Et vous avez bien vu, la France ne figure pas dans la liste. Il n’y avait d’ailleurs pas de français dans le comité qui a établi ce rapport.
Il faut croire que notre spécificité française avec la dénomination « personne compétente en radioprotection » est en léger décalage par rapport à la définition d’un expert en radioprotection. Il existe pourtant une précision dans le projet d’arrêté concernant les pôles de compétences. On retrouve ces points dans le code du travail à l’article D. 6113-19.
Le cadre national des certifications professionnelles comprend huit niveaux de qualification. Il précise la gradation des compétences associées à chacun de ces niveaux.
Le niveau 4 atteste la capacité à effectuer des activités nécessitant de mobiliser un éventail large d'aptitudes, d'adapter des solutions existantes pour résoudre des problèmes précis, à organiser son travail de manière autonome dans des contextes généralement prévisibles mais susceptibles de changer, ainsi qu'à participer à l'évaluation des activités. Le diplôme national du baccalauréat est classé à ce niveau du cadre national ; c’est à ce niveau que se situe un RPO par rapport à la directive européenne.
Le niveau 6 atteste la capacité à analyser et résoudre des problèmes complexes imprévus dans un domaine spécifique, à formaliser des savoir-faire et des méthodes et à les capitaliser. Les diplômes conférant le grade de licence sont classés à ce niveau du cadre national ;
Le niveau 7 atteste la capacité à élaborer et mettre en œuvre des stratégies alternatives pour le développement de l'activité professionnelle dans des contextes professionnels complexes, ainsi qu'à évaluer les risques et les conséquences de son activité. Les diplômes conférant le grade de master sont classés à ce niveau du cadre national ; c’est à ces niveaux que se situe un RPE par rapport à la directive européenne.
A noter que pour être responsable d’un pôle de compétence, il faudra avoir le niveau 7.

Revenons à notre document IRPA. Nous nous ferons un plaisir de vous le communiquer pour une saine lecture.
On trouve d’ailleurs des éléments analogues dans des documents AIEA dans la constitution du programme d’un cours au niveau expert : Postgraduate Educational Course in Radiation Protection and the Safety of Radiation Sources (Standard Syllabus) Training Course séries 18 (Rev. 1) :

The Postgraduate Educational Course in Radiation Protection and the Safety of Radiation Sources (PGEC) is a ‘long-duration’ course that provides the initial basic professional training for young professionals who are expected to become, over the course of time, regulators, decision makers, qualified experts in radiation protection or trainers in radiation protection and safety of radiation sources in their home countries.

Dans le document IRPA, vous verrez que dans certains pays il faut 500 heures de formation, voire une année complète, plus, plus, plus .... : un certain temps d'expérience professionnelle pour prétendre au titre d’expert. Et tous les domaines de la radioprotection sont abordés dans la formation.
Pour devenir expert senior c'est dans certains cas au moins 10 ans d'exercice dans le domaine de la radioprotection.
Et cela vaut pour les inspecteurs, les contrôleurs, les vérificateurs, les opérateurs en entreprise, j'en passe et des meilleurs.

La radioprotection est donc bien un métier au niveau expert.

 

Baromètre IRSN 2021 sur la perception des risques et de la sécurité par les Français

L’IRSN vient de publier son rapport annuel concernant la perception des risques.
Nous vous donnons ici le lien Internet.
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Communiques_et_dossiers_de_presse/Pages/20210526_Barometre-Risques-Securite-France-2021.aspx
L’image des experts scientifiques reste positive pour 61 % des Français et la préoccupation montante est celle de la gestion des déchets nucléaires en France. 41 % des Français estiment que les centrales nucléaires sont source de risque élevé et 48 % d’entre eux ont cette même perception face aux déchets nucléaires.
Depuis 1990, le Baromètre permet à l’Institut de suivre la perception que les Français ont des risques en général et du risque nucléaire en particulier. Il étudie également l’évolution du degré de confiance accordé aux pouvoirs publics pour les gérer dans des domaines aussi variés que la santé, l’environnement et le nucléaire. Grâce aux nombreuses séries de données qu’il fournit, le Baromètre offre une mise en perspective qui contribue à l’orientation des actions menées par l’Institut et l’ensemble des acteurs de la maîtrise du risque, permettant d’améliorer leur gestion.
L’édition 2021 est basée sur une enquête menée sur internet du 17 au 25 novembre 2020 auprès d’un échantillon représentatif d’environ 2 000 personnes, sur la base d’un questionnaire globalement stable afin d’assurer la continuité des séries de données.

 

Des neutrons en augmentation à Tchernobyl

L’IRSN vient aussi de publier une note d’information suite à un article du magazine Science datant de mai 2021 et indiquant qu’il y a une augmentation des valeurs mesurées par des compteurs neutroniques.
L’Institute for Safety Problems of Nuclear Power Plants (ISPNPP) » de Kiev, rapporte le fait que des capteurs installés dans le bâtiment du réacteur n°4 (accidenté) de la centrale de Tchernobyl mesurent un flux de neutrons augmentant lentement depuis 2016 dans quelques endroits du bâtiment. Notamment, le flux de neutrons associé au local n°305/2 aurait presque doublé dans cette période.
Nous vous donnons le lien :
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/20210525_NI-Tchernobyl-Neutron-052021.pdf

 

Réglementation

Nous sommes toujours en attente des arrêtés dont nous avions parlé dans le dernier édito.

 

Dernière minute

Nous ferons un point lors du prochain éditorial. L'ASN vient de présenter aux parlementaires de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) son rapport sur l'état de la sûreté nucléaire et de la Radioprotection en France en 2020. Vous avez de quoi lire.

 

 

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