Nous avons été rarement confrontés à une telle situation.
Nous vivons dans une société pratiquement à l’arrêt. Pour ceux dont les métiers ne sont pas essentiels, ils sont confinés chez eux. Pour ceux qui peuvent utiliser le télétravail, les voilà bloqués derrière leurs écrans.
Est-ce que la radioprotection est une activité essentielle ?
Nous avons souvent dit au Cirkus que nous avions une activité de « riches », que nous mettions beaucoup d’énergie pour éviter des doses relativement faibles aussi bien aux travailleurs qu’au public.
On constate aujourd’hui qu’il y a d’autres impératifs, des choses plus essentielles.
A tel point que les autorités et notamment l’ASN, ont décidé la gestion des effectifs présents et de leur habilitation, la gestion des activités lors des arrêts d’installation, la mise en sécurité de certains sites, les dispositions prises dans les hôpitaux pour assurer la continuité des traitements pour les patients, etc.
Et les professionnels de santé ont d’autres soucis. De ce fait l’ASN suspend jusqu’à nouvel ordre ses inspections dans les établissements médicaux qui pratiquent des activités nucléaires, sauf exception.
En matière de dosimétrie, nous allons également modifier l’arrêté.
Il faudra donc, à l’issue de cette période compliquée, tirer les leçons de ce qu’il faut faire en matière de protection et insister sur ce qui est essentiel.
De nombreuses initiatives se développent pour que le grand public aille vers une culture dans le domaine de la radioprotection.
C’est le cas pour l’ASN, pour qui la distribution de comprimés d’iode autour des sites susceptibles de rejeter de l’iode radioactif, est un point très important.
Le rayon a d’ailleurs été porté de 10 à 20 km et une nouvelle campagne a été lancée.
La sensibilisation des riverains aux risques liés à une installation nucléaire et aux moyens de s’en protéger est un des objectifs majeurs de cette campagne et suppose un engagement sur le long terme, a fortiori pour la population récemment incluse dans les aires des plans particuliers d’intervention élargis à 20 km.
C’est aussi le cas pour l’IRSN qui s’est associé à d’autres partenaires :
L’Institut français des formateurs aux risques majeurs et à l’environnement, Planète Sciences et le Fab Lab de l’université Paris-Sorbonne.
Après l’accident de Fukushima, les citoyens japonais ont voulu se forger leur propre opinion sur le risque radiologique. C’est dans ce contexte qu’est né, en France (il y a d’autres actions dans les pays européens) le projet OpenRadiation. Il permet de centraliser des mesures de la radioactivité dans l'environnement réalisées par des citoyens, tant en France que dans le monde entier, et les rend visibles à tous au travers d'une cartographie dynamique.
Mais il faudrait aussi « renforcer la culture scientifique » au niveau du lycée. Avec la nouvelle réforme des programmes, le thème énergie et climat semble être un point incontournable. Espérons que cela suscite des vocations, car c’est un constat que beaucoup d’enseignants du supérieur dressent : « nous manquons d’étudiants ».
Nous l’attendions. Il est sorti : le décret n° 2020-129 du 18 février 2020 portant abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim
Après l’arrêté PCR/OCR de décembre 2019, nous sommes gâtés : voici la sortie de l’arrêté zonage (arrêté du 28 janvier 2020). Il entrera en application le 1er mars 2020.
Attention, ce n’est qu’un toilettage de l’arrêté de mai 2006, avec quelques nouveautés quand même :
Nous en avons fait une version in extenso avec commentaires par nos spécialistes réglementation. Vous la trouverez sur le site.
A paraître (quand, mystère !) l’arrêté « vérifications ».
A propos de la petite note "Une population exposée totalement ignorée" : Une discussion s’est engagée sur le forum du cirkus. Et visiblement cela mériterait une investigation plus approfondie, car les retours d’autres artistes de la piste, montrent que ces personnes n’ont pratiquement aucun suivi dosimétrique.
Ce mois-ci verra l’arrêt de la tranche 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim. Elle est prévue pour être mise à l’arrêt définitivement le 22 février. La tranche 2 devrait, quant à elle, s’arrêter fin juin (entre le 27 et le 30 juin).
Et puis le numéro 44 de la revue de l’IRSN « REPERES » a mentionné nos journées techniques :
26 et 27 mars 2020 - Lyon (Rhône)
Journées techniques sur la radioprotection
Retrouvez les spécialistes des laboratoires de dosimétrie sur le stand de l’IRSN à l’occasion des 4es journées techniques de Radioprotection Cirkus.
Au programme de cette édition ; des conférences, des échanges et des animations sur le thème de la radioprotection et de la veille réglementaire. Vous pourrez vous informer sur les activités des laboratoires et sur les services pour la surveillance dosimétrique des travailleurs exposés.
Ce qui nous donne l’occasion de vous dire que la liste des participants commence à s’étoffer, et nous en sommes ravis ! Venez vite faire votre inscription sur le site !
Nous profitons de cet éditorial de Janvier pour vous présenter tous nos vœux pour cette nouvelle année et vous souhaiter de belles choses sur les plans professionnel et personnel.
Le radioprotection Cirkus fêtera ses 10 ans en mars 2020, puisque les éléments ont été validés au Journal Officiel de mars 2010.
Le forum a attiré de nombreuses personnes, des professionnels de la radioprotection jusqu’au grand public. Plus de 66 000 messages ont été échangés durant cette période.
Venez fêter cet anniversaire et souffler les bougies avec nous lors des 4ème journées techniques qui seront organisées à Lyon les 26 et 27 mars.
Par hasard un des membres du bureau était en visite de courtoisie (mais avec un regard de radioprotectionniste) dans un service de médecine nucléaire. Ayant avec lui un appareil de mesure, il est tombé sur un ambulancier qui raccompagnait un patient qui venait d’avoir une scintigraphie au téchnétium-99m. A 50 cm du patient la mesure donnait 14 µSv/h. la discussion qui s’en est suivie était assez édifiante puisque l’ambulancier qui faisait ce travail très régulièrement n’avait jamais eu le moindre système de dosimétrie ni aucune évaluation dosimétrique de la part de qui que ce soit.
On en fait énormément parfois pour des personnes exposées à des valeurs inférieures au seuil de détection des dosimètres passifs, et là rien ! Un petit calcul coin de table rapide montre que ce genre de personnes peut facilement dépasser la limite publique (et qu’ils sont même une population exposée).
Nous vous laissons réfléchir là-dessus !
Eh bien un des arrêtés les plus importants est sorti le 18 décembre 2019.
C’est celui concernant les Personnes Compétentes en Radioprotection et les Organismes Compétents en Radioprotection.
Le texte a été publié suffisamment tôt, pour que le système de certification et d’accréditation ait le temps de se mettre en place, avant la date butoir du 1er juillet 2021.
Nos spécialistes en réglementation se sont penchés très vite sur le texte pour vous en proposer une analyse.
Les mines d’uranium font partie de l’histoire de France et de ses régions. Le musée de l’uranium Urêka, situé à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne sur un ancien site minier du Limousin, s’inscrit dans une démarche de transmission.
En 1945, Charles De Gaulle crée le CEA et nomme à sa tête Frédéric Joliot-Curie au poste de Haut-commissaire en 1946. Le physicien et chimiste a notamment en charge d’assurer l’approvisionnement en ressources du programme nucléaire français. La toute première étape de l’épopée uranifère consiste à trouver la matière première, de l’uranium. Pour ce faire, l’école de prospection de l’uranium est créée le 2 décembre 1945 au sein du Muséum d’histoire naturelle de Paris. La première mine d’uranium est exploitée dès 1948 à La Crouzille, où l’on trouve de la pechblende massive, un minerai extrêmement riche en uranium dont la célèbre colonne (filon) Henriette, contenant en moyenne 31,2 % d’uranium. L’école de prospection de l’uranium y est d’ailleurs délocalisée, sur la commune de Razès, en 1955, et renommée Centre international d’enseignement en prospection et valorisation des minerais radioactifs industriels (Cipra).
Soixante ans durant, 250 mines ont été exploitées en France pour une production totale de 76 000 tonnes d’uranium dont un tiers en provenance du seul Limousin. Certaines de ces mines pouvaient employer jusqu’à 1 500 personnes, comme celle de Bessines, aujourd’hui propriété d’Orano où se trouve le musée Urêka.
Le CEA exploitera le minerai dès 1948. En 1976, il cèdera l’exploitation de ses gisements métropolitains à sa filiale la COGEMA qui deviendra AREVA en 2001 et Orano en 2018.
L'information importante de ce mois de décembre est à retrouver ICI.
Le gaz radioactif radon : un enjeu de santé publique en France. L'ASN continue son activité d'information auprès des professionnels et du public, concernant l'exposition au radon. Pour les lieux de travail et les ERP, vous avez vu que nos codes préférés nous imposent quelques actions. Pour les particuliers en revanche, il n'y a pas ces obligations. Mais être exposé à 5000Bq/m3 chez soi est-il meilleur que d'être exposé à 500Bs/m3 sur son lieu de travail ? Non bien sûr !
L'ASN propose donc un paragraphe à destination des maisons et des appartements:
"Les acquéreurs et locataires doivent désormais être informés lors d’une transaction immobilière (location, achat) si le bien immobilier se situe dans une zone à potentiel radon de niveau 3. Le grand public est également informé des risques majeurs dans les zones à potentiel radon de niveau 2 ou 3 via des documents qui peuvent être consultés librement : le Dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM) en préfecture et le dossier d'information communale sur les risques majeurs (DICRIM) en mairie."
Reste que les vocables "doivent désormais être informés lors d'une transaction immobilière (achat, location) si le bien immobilier se situe dans une zone à potentiel radon de niveau 3" sont un peu flous. On peut très bien vous le dire sans qu'il n'y ait aucune mesure. Ça sera donc à l'acquéreur d'être attentif, car s'il découvre que l'activité volumique est supérieure notablement au seuil de référence, il devra peut-être effectuer des travaux non prévus lors de la vente du bien !
Cette fois-ci c’est l’IRSN qui relance une information sur le recensement des paratonnerres radioactifs.
En trois ans, plus de 3 700 paratonnerres radioactifs ont été signalés par une initiative citoyenne : l’Inventaire national des paratonnerres radioactifs (Inaparad).
Têtes en l’air, yeux à l’affût, appareils photos en bandoulière, plus de 200 « chasseurs volontaires » parcourent la France depuis mars 2011. Citoyens bénévoles, ils contribuent à l’Inventaire national des paratonnerres radioactifs (Inaparad), créé par Jean-Christian Tirat, journaliste et photographe toulousain.
« Aujourd’hui, il n’existe pas de recensement officiel de ces appareils en France », regrette Jean-Christian Tirat. « Cette action collective, privée et non subventionnée, permet de les signaler aux mairies et aux propriétaires, ainsi qu’aux organismes concernés : Autorité de sûreté nucléaire, Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs et IRSN. »
Pour notre part, nous en connaissons quelques uns à Paris (rue Saint-Martin dans un lieu bien connu) et en province (Clermont-Ferrand par exemple).
Parution du décret n°2019-1158 du 8 novembre 2019 : le public concerné est les travailleurs, conseillers en radioprotection et employeurs des entreprises et établissements relevant des mines, des carrières et de leurs dépendances.
Objet : protection des travailleurs des entreprises et établissements relevant des mines, des carrières et de leurs dépendances en matière de rayonnements ionisants.
Entrée en vigueur : le décret entre en vigueur le lendemain de sa publication.