Avril 2020

L'épidémie de coronavirus

Nous avons été rarement confrontés à une telle situation.

Nous vivons dans une société pratiquement à l’arrêt. Pour ceux dont les métiers ne sont pas essentiels, ils sont confinés chez eux. Pour ceux qui peuvent utiliser le télétravail, les voilà bloqués derrière leurs écrans.

Est-ce que la radioprotection est une activité essentielle ?

Nous avons souvent dit au Cirkus que nous avions une activité de « riches », que nous mettions beaucoup d’énergie pour éviter des doses relativement faibles aussi bien aux travailleurs qu’au public.

On constate aujourd’hui qu’il y a d’autres impératifs, des choses plus essentielles.

A tel point que les autorités et notamment l’ASN, ont décidé la gestion des effectifs présents et de leur habilitation, la gestion des activités lors des arrêts d’installation, la mise en sécurité de certains sites, les dispositions prises dans les hôpitaux pour assurer la continuité des traitements pour les patients, etc.

Et les professionnels de santé ont d’autres soucis. De ce fait l’ASN suspend jusqu’à nouvel ordre ses inspections dans les établissements médicaux qui pratiquent des activités nucléaires, sauf exception.

En matière de dosimétrie, nous allons également modifier l’arrêté.

Il faudra donc, à l’issue de cette période compliquée, tirer les leçons de ce qu’il faut faire en matière de protection et insister sur ce qui est essentiel.

Développer la culture de radioprotection

De nombreuses initiatives se développent pour que le grand public aille vers une culture dans le domaine de la radioprotection.

C’est le cas pour l’ASN, pour qui la distribution de comprimés d’iode autour des sites susceptibles de rejeter de l’iode radioactif, est un point très important.

Le rayon a d’ailleurs été porté de 10 à 20 km et une nouvelle campagne a été lancée.

La sensibilisation des riverains aux risques liés à une installation nucléaire et aux moyens de s’en protéger est un des objectifs majeurs de cette campagne et suppose un engagement sur le long terme, a fortiori pour la population récemment incluse dans les aires des plans particuliers d’intervention élargis à 20 km.

C’est aussi le cas pour l’IRSN qui s’est associé à d’autres partenaires :

L’Institut français des formateurs aux risques majeurs et à l’environnement, Planète Sciences et le Fab Lab de l’université Paris-Sorbonne.

Après l’accident de Fukushima, les citoyens japonais ont voulu se forger leur propre opinion sur le risque radiologique. C’est dans ce contexte qu’est né, en France (il y a d’autres actions dans les pays européens) le projet OpenRadiation. Il permet de centraliser des mesures de la radioactivité dans l'environnement réalisées par des citoyens, tant en France que dans le monde entier, et les rend visibles à tous au travers d'une cartographie dynamique.

Mais il faudrait aussi « renforcer la culture scientifique » au niveau du lycée. Avec la nouvelle réforme des programmes, le thème énergie et climat semble être un point incontournable. Espérons que cela suscite des vocations, car c’est un constat que beaucoup d’enseignants du supérieur dressent : « nous manquons d’étudiants ».

Côté réglementaire

Nous l’attendions. Il est sorti : le décret n° 2020-129 du 18 février 2020 portant abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim

 

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