Octobre 2021

Bilan des expositions IRSN de l'année 2020

Et voici, comme chaque année, le bilan dosimétrique des travailleurs pour l’année 2020. Année ô combien particulière puisque la crise sanitaire est passée par là et que certaines activités ont été réduites.

En 2020, 387 452 travailleurs ont été suivis pour leur exposition aux rayonnements ionisants du fait de leur activité: 364 614 travailleurs dans des activités civiles du domaine nucléaire, de l’industrie, de la recherche et du médical ou dans des installations et activités intéressant la défense, et 22 838 travailleurs suivis pour une exposition à la radioactivité naturelle. Comme les années précédentes, c’est dans le domaine médical (59 %) et dans le domaine nucléaire (22 %) que les effectifs se trouvent principalement.

Les effectifs sont d’ailleurs en baisse puisqu’en 2019, c’était plus de 395 000 personnes qui étaient suivies.

La dose collective pour l’ensemble des travailleurs suivis s’établit en 2020 à 72,5 H.Sv, soit 35 % de moins par rapport à 2019. Cette diminution concerne tous les domaines d’activité, mais est principalement liée au report de certains travaux de maintenance dans l’industrie nucléaire et à la diminution des doses reçues par le personnel navigant exposé au rayonnement cosmique, du fait de la baisse du trafic aérien, en lien avec la situation sanitaire due à la COVID-19.

Il en est de même pour la dose individuelle moyenne qui est de 0,78 mSv et est en baisse de 35% par rapport à 2019 (1,20 mSv) pour des raisons similaires. Plus de 94 % des travailleurs suivis ont reçu une dose annuelle inférieure à 1 mSv.

C’est sur ce point que l’on peut porter la réflexion, et en particulier sur les 76 % des personnes qui ont eu potentiellement une dose inférieure à la limite de détection (pour rappel, certains dosimètres à lecture différée ont un seuil à 50 µSv). Est-ce qu’un classement est toujours justifié ? Évidemment cela ne concerne QUE les personnes qui portent leurs dosimètres et nous savons tous pertinemment que certaines d’entre elles ne veulent pas les porter. C’est un peu pour agiter les cocotiers, entamer des discussions et faire réagir…

Concernant les dépassements de limite, il y a plusieurs chiffres selon les tableaux et même certains dépassements qui n’ont pas été validés par les médecins du travail. Visiblement il y a eu 6 dépassements (5 externes et 1 interne) dont 5 ont été retenus par défaut, en l'absence d'un retour du médecin du travail sur les conclusions de l'enquête. Cela reste cependant marginal (sauf pour les concernés qui doivent faire les déclarations associées et les analyses).

On peut également se poser des questions sur la dosimétrie extrémités (car il est évident que si on ne porte pas de dosimètres, il n’y a pas de dose) ou de la dosimétrie interne (plutôt bien implantée dans le domaine nucléaire, mais pas forcément ailleurs).

Comme chaque année, l’IRSN fait des focus sur des thèmes particuliers pour étayer le rapport.

Cette année, on trouve des éléments, sur les points suivants :

  • Le suivi rétrospectif de l’exposition des 50 travailleurs les plus exposés en 2020 (qui ont déjà reçu des doses élevées par le passé).

  • L’exposition du cristallin de l’œil des travailleurs dans le domaine médical

  • L’exposition des travailleurs du secteur du démantèlement dont le risque prépondérant, se confirme être la contamination interne.

  • L’exposition des travailleurs prestataires du nucléaire

  • L’exposition des travailleurs dans le secteur de la production et du conditionnement des radio-isotopes dans les cyclotrons

  • L’exposition des personnels navigants

  • L’exposition des travailleurs au radon, en mentionnant que l’analyse des données disponibles ne permet pas de réaliser un bilan exhaustif de cette exposition. A priori cela indique des disparités suivant le secteur d’activité mais que les expositions restent globalement faibles sur ces cinq dernières années.

Ce dernier point sera à vérifier dans les années futures, surtout dans le cas où les coefficients de dose seraient modifiés.

Réglementation

On souffle un peu après un mois d’août fourni.

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